vendredi, août 19, 2005

Il y a longtemps... (spam free)



Il y a longtemps que je n'ai pas écrit ici...

Il y a longtemps que je n'en ai pas eue besoin,

Il y a longtemps que j'en ai été capable...

Mais aujourd'hui, il faut... c'est impératif, j'en ai besoin, comme une obligation personnelle...

même si ça ne sert à rien.

Après trois mois d'écoeurement, après trois mois de page blanche, de travail cérébral acharné,

la production sur laquelle je travaillais a été remis à plus tard...

au moment où nous devions remettre nos demande de subvention, nous nous sommes enfin ouvert les yeux... rien n'allait, rien ne valait... ... pour l'instant....

La soupape est ouverte, tout le stress accumulé, toute la nausée par rapport au milieu... tout ça aujourd'hui, commence à se vider, lentement... très lentement.

Il y a deux jours, je requestionnais encore mon voeu le plus cher, faire du théâtre dans mon pays natal, le Québec.

Hier, j'ai failli tout laisser tomber, dire à ma productrice que ce n'est pas ma vie, que je devrais aller travailler comme commis chez Couche-tard et retourner aux études, aller apprendre un autre métier, un de ceux qui sont acceptés par la société, tel un banquier...

Mais ça c'étais hier... Aujourd'hui, je comprend que ce combat n'est pas terminé pour moi... Aujourd'hui je sais que je tiens à mes ambitions et que ce n'est pas parce que ma production ne va pas comme je le voudrais, que tout est à jeter aux vidanges.

Ici, j'appose le plus beau texte que j'ai fait pour la compagnie jusqu'à maintenant.

Pour voir la version imagée http://www.deviantart.com/view/15419518/


On peut du moins considérer comme démontré, avec une certitude relative,
que le spectacle est né du rite et qu’il s’en est détaché petit à petit,
tout en conservant longtemps un caractère sacré.

- Vito Pandolfi, Storia universale del teatro drammatico


Au commencement, un élu se présenta devant les gens, leur fit un discours, parla du jour et de la nuit, du soleil et de la lune et de leurs influences. Il parla ensuite des dieux multiples, qui régissaient le monde et les astres. Puis il fit des danses chorégraphiées, créa des chants, qu’il apprit à certains disciples. Tous ensemble, ils dansèrent et chantèrent en cercle, l’élu au centre, dirigeant tel un chef d’orchestre. Il y eut des curieux qui vinrent voir ce qui se passait, parce qu’il se passait quelques chose, une sorte de happening avant le temps. Le spectacle fut en quelques sortes créé, à ce moment-là. Il y avait les deux instances importantes, les acteurs et les spectateurs. On avait une forme de rituel qui prit de l’importance jusqu’à gérer complètement la vie sociale de certaines sociétés. D’autres élus se présentèrent et d’autres cercles se formèrent. Et tel plusieurs constellations, plusieurs croyances, plusieurs histoires prirent naissance. Puis les disciples devinrent des sages qui avaient, ou disaient avoir, connu les élus, et les cercles se perpétuèrent longtemps comme ça. Puis, un jour, un de ces sages fit sortir un disciple du cercle et fit interagir les deux, puis il y en eue un autre et un autre et ainsi de suite. On commença à créer des histoires et on s’éloigna peu à peu des dieux pour se concentrer sur les humains. De l’élite et des légendes, on s’est éloigné afin de se concentrer sur le peuple. Le théâtre aura appartenue aux dieux puis aux rois ensuite aux nobles et aux bourgeois pour enfin se dédier aux basses castes prolétaires. Mais, jamais le caractère ritualiste, presque sacré du spectacle ne disparut totalement. Il s’estompa par moment mais il demeura toujours omniprésent. De la messe chrétienne aux conteux de petits villages. Des spectacles à grands déploiements du Cirque du Soleil au mouvement presque imperceptible du théâtre kabuki. Bref, à travers les âges et à travers les formes, le spectacle garde sont importance dans toutes les civilisations, encore aujourd’hui. Les deus ex machina ont évolué pour nous donner diverses techniques qui nous aident à rendre encore mieux les spectacles, à créer de meilleures effets spéciaux. Les conventions se sont métamorphosées mais demeurent des conventions, et grâce à ces conventions demeurent un rite.

Copyright Bélanger.